La nature du travail, de l'organisation mise en œuvre, des qualifications requises, et de façon plus générale le type de G.R.H., ne relèvent pas du hasard.
La place des salariés et leurs rôles dans l'entreprise, dépendent de son organisation, et ce type d'organisation est le plus souvent lié à l'activité de l'entreprise, dans un environnement donné.
C'est donc bien le type d'activité réalisée, ce que l'on produit, pour qui et dans quelles conditions (des voitures de luxe ou des voitures bon marché, par exemple), donc la définition du métier et d'une certaine manière la stratégie de l'entreprise, qui déterminent fondamentalement le type de G.R.H. qui sera mis en œuvre.
On peut observer deux types d'organisations liées à l'environnement :
• le type mécanique (bureaucratique et centralisé) adapté à un environnement statique,
• le type organique (décentralisé) serait adapté à un environnement instable technologiquement ou commercialement.
Si, dans le type d'organisation mécanique, la place du salarié est proche du modèle Taylorien-Fordien, dans le modèle organique il dispose d'une plus grande autonomie de décision et d'une capacité de communication plus élargie.
Une autre approche de la contingence s'est développée plus récemment sur le secteur industriel. Elle s'intéresse à la relation entre système de production lié au type d'activité et les impacts en matière de G.R.H.
J. WOODWARD identifie trois principaux systèmes de production : la production à l'unité ou en petite série à la commande, la production manufacturière en grande série, la production en continue de type process.
1. La production à l'unité, en petite série ou à la commande
Ce sont des structures organiques qui se caractérisent par une hiérarchie et des tâches peu formalisées, des circuits de communication directs, de l'autonomie, une connaissance partagée des enjeux de l'entreprise et un commandement incitatif.
Ce type de production peut être considéré comme flexible, les commandes sont irrégulières, les produits fabriqués sont le plus souvent inédits et parfaitement adaptés à la demande du client. Cette production nécessite une main d'œuvre qualifiée, détentrice d'un métier, d'un savoir-faire rare.
L'organisation de la production permet une utilisation partielle des machines, qui nécessitent des mises au point précises et adaptées à chaque nouvelle commande.
La flexibilité des entreprises dans ce secteur d'activité repose davantage sur les ressources humaines que sur les machines.
2. La production manufacturière en grande série
C'est le secteur d'activité où l'on applique les principes du taylorisme, à savoir : parcellisation et rationalisation des tâches, recours au chronomètre, limitation des besoins de formation, salaire au rendement et à l'obéissance, recherche constante de gains de productivité.
Ce modèle répond cependant, dans des domaines d'activités relativement simples et à faible valeur ajoutée, à des exigences de variété des produits et de recherche de productivité.
3. La production en continue de type process
Ce système de production caractérise les entreprises capitalistes, il s'agit des grands sites industriels de la pétrochimie, de la verrerie, de la sidérurgie, de la papeterie.
La chaîne de transformation ne pouvant être rompue, ces entreprises fonctionnent en continue et la gestion des ressources humaines y est assez singulière.
L'encadrement de premier niveau est limité et les relations entre les différents corps de métiers sont le plus souvent conviviales.
C'est dans ces secteurs d'activités que l'on rencontre les compromis les plus étonnants, entre des règles et des consignes extrêmement strictes d'un côté, et de l'autre, des improvisations, des adaptations, voire même des transgressions de ces mêmes règles et procédures, compte tenu de l'imprévisibilité des incidents, tant dans leur nature que dans leur condition d'émergence.